Souffrance [RP solo]

Le froid. C'était la seule chose que Darhak ressentait aujourd'hui. Lorsqu'il levait la tête, il ne voyait qu'une immense étendue blanche de neige. Cette dernière était rentrée dans ses gants, dans ses bottes, car il était à même le sol. Son cheval était mort quelques heures auparavant, il ne savait pas trop de quoi. Peut-être de froid, ou d'épuisement. Il s'en moquait, car maintenant, il allait mourir. Pour boire, il faisait fondre la neige dans ses mains. Il lui restait tout juste une miche de pain. Demain, il n'aurait plus rien. Comment en était-il arrivé-là? Il avait cherché la deuxième forteresse drow. Malheureusement, il s'était égaré. Il avait erré longtemps, longtemps. Combien de temps? Une semaine, un mois? Il n'en savait trop rien. Il n'avait aperçu personne dans cette immensité. Il se disait que ce n'était que justice, il n'aurait jamais du trahir ses anciens camarades. Qu'est-ce que les drows lui avaient donné? Rien. Maintenant, il s'en voulait. Il ne pensait pas qu'il pouvait regretter ses actes. Après tout, il était un elfe noir, incapable de ressentir des émotions comme ça, forgé pour tuer. Mais pourquoi penser à ça? Sa tête lui tournait, il sentait ses forces l'abandonner. Une ombre était penché sur lui. En était-il sûr? Non, il devait avoir des hallucinations. Il semblait qu'elle lui parlait, mais il n'entendait pas ces mots. Il ferma doucement les yeux, souhaitant enfin quitter ce monde. Lui, Darhak le drow, ayant causé la mort de nombreuses personnes, allait mourir. Mourir. Disparaître. Personne ne se souviendrait de lui.
Souffrance. Une douleur explosa dans ses oreilles, remonta jusqu'à son cerveau. Il croyait que sa tête allait exploser. Décidément, les dieux lui en voulait. Mais il sentait ses forces lui revenir. Il pouvait maintenant se mettre à genoux.
Explosion. Un choc le propulsa à terre. Son nez était cassé, apparement. Quelqu'un lui avait donné un coup de poing. Il essaya de dégainer ses sabres, mais il fut projeté quelques mètres plus loin par une force surhumaine. Il commencait à étouffer. Pourquoi? Il n'arrivait plus à respirer. Lentement, une lumière approcha. C'était la fin. Toutes les misères du monde s'abattait sur lui. Il avait la gorge en feu, les poumons compressés, des plaies béantes qui saignaient abondamment sur les bras et les jambes. Il essaya de crier pour faire sortir toutes ces douleurs, mais il n'y arrivait pas.
Envol. D'un coup, toutes ses souffrances disparurent. Etait-il enfin mort? Il ouvrit les yeux. Il était horrifié, car il voyait son corps qui ne bougeait pas. Son esprit s'était envolé, il pouvait contempler le monde. Il n'en revenait pas. Au loin, il pouvait voir ce qui semblait être Néolias. Vers l'est, des montagnes semblaient toucher le ciel. Mais toute une zone était caché par des nuages sombres. Il s'élança vers eux. Quand il les atteignit, il fut repoussé. Il essaya d'entrer au coeur, mais un éclair le frappa. Il ne ressentit rien. La douleur ne pouvait pas l'atteindre. Cependant, des nuages venant du nord s'approchaient. Une brume se forma, et l'enveloppa. Il entendit des souffles rauques. Il regarda autour de lui, mais ne vit rien. Une ombre apparût: elle avait la même forme que celle de tout à l'heure. Darhak essaya de s'échapper, mais le brouillard l'en empêchait. La silhouette s'approcha. Le drow essaya de l'interpeller, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Soudain, l'ombre se saisit de lui. Il pouvait maintenant la distinguer. C'était un démon. Ce dernier le fixa de son regard noir. Il semblait familier à l'assassin, mais il ne put dire d'où. Tout à coup, le monstre se dissout en petites particules qui formèrent un tourbillon autour de Darhak. Il paniquait, se demandant ce qui lui arrivait, quand d'un coup les restes du démons s'incrustèrent dans sa peau. Son corps brillait maintenant d'une lueur sombre. Il entendit une voix dans sa tête:

-Je fais partie de toi maintenant. Tu m'as déçu, mais tu es maintenant mon esclave.

La douleur revint dans son cerveau, et sa vue se brouilla. La morsure du froid revint. Il contemplait le ciel. Apparement, son esprit était retourné dans son corps. Il se releva. Ses blessures n'étaient plus. Il était en pleine forme, malgré un gros mal de tête. Il ramassa ses sabres, rassembla ses affaires et commença sa route. Vers Néolias. Il cherchait la rédemption. Peut-être que les habitants ne se souviendraient pas de sa trahison. Il ne possédait rien, mais voulait une seconde chance. Seulement, sa passion pour le sang et le meurtre était toujours là. Est-ce que son ancien coéquipier chasseur de primes était toujours là? Il serait ravi d'amasser un peu d'argent avec des contrats. Il aurait besoin d'une aide pour recommencer. S'il n'en trouvait pas, il serait obligé de se débrouiller seul, en volant ou en tuant. Un sourire machiavélique apparut sur son visage. Décidément, le drow était toujours là...

(A suivre...)

Cela faisait à peu près une bonne heure que Darhakelf marchait en direction du campement. Il se frottait les mains pour essayer de se réchauffer. Le froid était omniprésent, rien de mieux qu'un
bon meurtre pour se réchauffer le sang: la tension lors de l'attente de la victime, l'envie grandissante de voir du sang alors que la dague approche délicatement du cou de la victime, la joie lorsque la lame pénètre la chair, et la satisfaction lors de la remise de la prime. Tout cela lui manquait, il était nostalgique de ce temps là. Il voulait revenir à cette vie pleine de frissons, d'excitation. Y avait-il toujours des brigands et des voleurs? Ce que le drow voulait, c'était un système corrumpu, où les riches règnent, et payent pour se débarrasser de leurs rivaux. Cela ferait bien les affaires de l'assassin. Les dirigeants ne pouvaient pas accéder au pouvoir et gouverner sans des gens de la sorte. Et s'il essayait de voir si le roi acceptait de collaborer avec lui? C'était un pari risqué, mais il n'avait rien à perdre. Mais il s'occuperait de ça plus tard. Maintenant, il n'était plus très loin du camp: il pouvait apercevoir la muraille, et quelques sentinelles. Mais lui était à l'abri du bois des Soupirs, car il ne voulait pas se faire remarquer tout de suite. Si Néolias était toujours en guerre contre les drows, comment les soldats réagiraient s'ils en voyaient un approcher? Le crépuscule approchait. Si l'assassin essayait d'infiltrer le camp cette nuit, il allait être confronté à de grosses difficultés, car les portes étaient solidement fermées et les gardes rôdaient constamment. Impossible pour lui d'escalader les murs, il décida alors de faire le tour du camp, pour peut-être trouver un passage à l'abri des regards. Il commenca par l'ouest, attiré par les grands moulins, et parce qu'il se rappelait qu'au nord-est il y avait une rivière glaciale presque infranchissable. Son seul problème était qu'il devait passer dans la plaine gelée, où il y avait peu d'endroits pour s'abriter. Il fallait alors se mettre à couvert le plus vite possible, ne pas traîner en route. Il resterait le plus loin possible, et quand il sera arrivé au nord du camp, il aurait tout son temps pour mijoter un plan. La nuit était maintenant tombé, des feux avaient été allumés sur la muraille. Darhakelf passa entre les moulins, vides à cette heure-ci. Il marchait d'un pas rapide. Durant son avancée, il réfléchit à ce qui s'était passé. Comment était-ce possible? Un démon était venu et l'avait remis sur pied, après lui avoir infligé une souffrance extrême. Avait-il un rapport avec les voix que le drow avait entendues durant ses péripéties? Et puis, le monstre lui avait semblé familier. Tout d'un coup, l'évidence le frappa. C'était la créature dont il avait rêvé quand il était plus jeune, et qui l'avait poursuivi. Ces souvenirs lui paraissaient si lointains, qu'il n'était plus sûr de ce qui était réel et de ce qui ne l'était pas. Avait-il été une autre personne dans sa jeunesse? Il était perdu, désorienté. Il décida de refouler ces pensées, il s'y intéresserai plus tard, en partant à la découverte de son passé mystérieux. Peut-être que quelqu'un pourrait l'aider. Il murmura seul, en s'adressant au démon:

-Si tu es vraiment là, réponds-moi! Qui es-tu? Que me veux-tu?

Il enragea, attendant une réponse qui ne parvint jamais.

Darhakelf était maintenant arrivé près de la porte nord de la ville, aux bidonvilles. Le calme régnait dans les taudis. Une idée lui vint: il pouvait se déguiser en pauvre puis essayer de rentrer dans la ville le jour venu, en trompant les gardes. Mais pour l'instant, il devait se reposer et dormir. Il attacha ses cheveux avec un chiffon sale trouvé par terre, macula ses habits et son visage avec de la boue, pour dissimuler sa peau bleue. Il cacha son baudrier dans sa cape, et chercha un endroit pour la nuit. S'il dormait dehors, il se ferait détrousser par un clochard. Il décida alors de rentrer dans une tente aux limites de ce camp de fortune, pour tuer son ou ses occupants, et prendre leur place. Il souleva silencieusement un pan et pénétra dans l'abri. Il y avait une femme et deux enfants de bas âge endormies. L'adulte soupira dans son sommeil, et se retourna, pour faire face à l'assassin. Ils étaient apparement très pauvres, il n'y avait rien dans cette habitation, à part un tissu qui servait de couverture aux bambins. La femme était à même le sol. Le drow s'approcha d'elle, et retira un de ses sabres de son fourreau le plus discrètement possible. Mais le bruit la réveilla, elle ouvrit les yeux, sans crier. Elle fixait du regard son futur meurtrier, horrifiée. Il n'osa pas bouger, de peur d'éveiller ses enfants. Elle chuchota alors:

-Je vous en supplie, ne les tuez pas, ils sont innocents.

Darhakelf hésita. Non pas parce qu'il aurait des remords, mais parce qu'il était impressionné par le calme de sa victime. Il plaqua alors sa main contre la bouche de la femme et enfonca sa lame dans sa poitrine. Après quelques secondes, il retira son arme, et se dirigea vers les gamins. Ils étaient si doux, si paisibles. Il repensa aux paroles de la défunte. Il pouvait les amener plus loin, et les abandonner sans les tuer. Mais c'était trop long, il n'avait pas le temps, et risquait de se faire repérer. Sans regrets, il les assassina de la même manière que leur mère. Il regroupa les corps et les enveloppa dans le tissu, puis le recouvra du mélange de neige et de boue, pour les conserver au moins cette nuit. Puis il se coucha par terre, pour somnoler quelques heures avant de rentrer dans le bourg le lendemain matin. Il eut des difficultés à s'endormir, sans raison apparente. Puis son sommeil fut perturbé par des rêves de démons, de créatures et de monstres difformes, qui le hantaient.
Il se réveilla à l'aube. Personne n'avait encore remarqué le nouvel occupant de l'habitation. Il se leva, jeta un dernier regard en direction des cadavres, puis sorti de son abri. Quelques miséreux s'activaient déjà. Il se mêla à ceux-ci, faisant semblant de travailler. Il veillait toujours à dissimuler son visage, pour ne pas se faire remarquer. Après une bonne demi-heure de travaux divers et variés, il se rendit vers les portes, maintenant ouvertes,avec le dos courbé, comme un bossu. Il pénétra dans Néolias. Enfin. Il était revenu. En prenant soin d'éviter la foule, il se rendit vers les bains pour se débarrasser de sa crasse en empruntant les ruelles. Il aurait tout le temps de réfléchir à ce qu'il allait faire dans la chaleur.

(Edit: bon j'crois que les portes sont ouvertes Razz

je change légèrement mon RP)
(RP fini)

+140Xp, j'adore ton Rp

Merci

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