Mininus fit attention. Il baisse d'un ton, "la magie à des oreilles" disait un vieux proverbe. Il répondit donc au nain en chuchotant:

"Non en effet, je n'ai aucune idée de quoi faire. Pour le procès je parle... Les arguments de Ziramel sont plus que bons, mais, je ne peux pas faire ça a Urzak. Il était quand même sous l'influence du mauvais sort."

Il engloutit son assiette assez vite. Il n'avais pas aussi bien mangé depuis un bout de temps. Il sourit a Impact et lui dit:

"C'était succulent ! Remets moi ça !"

Il attendit le nain, et son repas...

Le nain se précipita derière le comptoir, puis il ramena la même chose au roi, accompagné d'une autre bière puis il rajouta un morceau de sanglier dans son assiète.

"Cadeau Smile

, tu à l'air affamé, le procès ta vraiment ouvert l'appetit ou alors tu prefere oublier en te noyant dans la viande de mouton ?"

Puis il rièrent enssemble un instant et s'arretèrent. Mininus replongea dans ses penssées en piquant les patates de son assiète et les amenant à sa bouche.

"Au fait, il paraît qu'une demi-félidée est arrivée au campement ? Il y a eu de drôles d'histoires. Que s'est il passé ?"

Cette histoire intriguait Mininus qui n'avais jamais vu d'homme chat femelle

"Hé bien nous l'avons trouvé au dehors, dans le bois, je me promenait et je l'ai vu étendue dans la neige. On lui avait porté des coups, elle saignait encore, des coups d'épée ça ne pouvait être que cela ! Je pensait qu'avec ses quelques conaissances en medecines le saurien aurait pu nous aider car écho est arrivé après lui aussi." Puis, baissant la voix, il chuchota : "mais Ziramel à bien faillit laisser mourir la jeune demi-félidé uniquement pour examiner Echo alors qu'il n'y en avait pas lieu, il voulait je pense juste nous montrer sa science ! Et nous ne pouvions rien faire il argumentait tout ce qu'il fesait, une vrai plaie ! Mais la Urzak est arrivé et il nous a aider à hisser la jeune inconnue sur épona pour la transporter à l'auberge dans le but qu'elle se repose. Si il n'était pas intervenue elle serai surement morte à l'heure qu'il est ..."

"Mmmh, je pourrais surement parler de ça pour sa défense. Enfin, il sera forcément punit, mais... bon, il faut que j'y aille. Merci pour ce repas, je me suis sentis revivre. Je repasserais demain, pas le temps de manger au palais."

Il remis sa cape, serra la main du nain avec chaleur, posa une bourse de 100 pièces d'or sonnantes et trébuchantes (en plus des 60 d'avant) sur la table, et enfin se leva. Il eut un dernier regard pour l'auberge, elle était bien. Presque mieux que celle de Kaldran. Enfin, il ouvrit la porte, et plongea dans le froid ambiant.

Impact lui adressa un signe de main en guise d'aurevoir puis compta les pieces sur le comptoir. 160 ? cela devait seulement faire 120 ? il les rangea dans sa bourse en souriant. "Merci, et bonne chance, pensa-t-il ..."

Dans un battement sonore des portes, une grande silhouette s'avanca dans l'auberge. S'appuyant sur son lourd bâton, Ziramel pénétra d'un pas lent vers l'une des tables au fond de la salle. Après s'être laissé tombé lourdement sur sa chaise, il sembla somnoler, ne faisant pas même signe à l'aubergiste.

Le grand claquement de la porte fit tourner la tête d'impact occupé à discuter au bar. Il balaya la salle d'un regard puis tomba sur cette silouhette bien connue toujours encapuchonnée dans de riches tissu magnifiques. Il s'approcha, le saurien semblait lassé, il ne lui adressa même pas un regard. L'aubergiste s'assit à la table en face de lui, le saurien leva la tête, puis ils restèrent un moment à se regarder dans le brouhaha général et loingtain ...

Invité

Finrond arriva dans la pièce et se précipité vers le comptoir,il n'avait pas mangé de bons repas despuis des mois et il avait hate de se rattraper.

"Aubergiste,j'aimerais:
-bière : 15po
-Sanglier a la broche : 20po+10po
-Haricots : 15po
-Baguette du chef : 30po
-Frommage au lait de vache : 25po
-Le "petit gelé" ( Biscuit enrobé de chocolat glacé ) : 30po

Et ce sera tout!"

L'elfe attendait impatiement son repas,il avait plus qu'envie d'y gouter.

Le saurien baissa de nouveau la tête puis la porte s'ouvrit et un elfe se dirigea vers le comptoir. Impact fit signe à Ziramel qui renviendrai puis il alla servir Firond il pris un petit moment puis prépara tout le repas. Posa toutes les assiètes puis il dit :

"C'est ta première boisson alors la bière est gratuite donc cela fera ... il regarda un instant au plafond en se frottant la barbe puis il dit 130 po je vous pris messire elfe ! "

Etouffant à peine un soupir, le saurien souffla un bref nuage de fumée sombre aux éclats rouges vif. Regardant avec désinvolture les clients présents, tout en caressant la pierre de pouvoir de son immense bâton du bout d'une griffe, il soupira de nouveau, projettant poussière et braises dans l'air emprunt d'une forte odeur d'alcool.
En pareille situation, il sortait d'usage son calumet...

Voyant le saurien sortir sa pipe, Impact accouru, et il demmanda à Ziramel si il désirait quelque chose ...

"...non. Pas maintenant, j'ai d'autres choses à faire...matière à penssser...pas mal de choses auxquelles réfléchir..."

Et il semblait plausible que ce soit vrai: Ziramel restait là, sans rien faire, comme on regarderait ses pieds grandir; comme s'il n'avait rien de précis à formuler. Le plus étrange étant sans conteste qu'il ne restait jamais aussi étrangement hagard entre ce que certains appelaient son travail et son repos. Prenant une longue inspiration, il articula enfin des mots davantage sensés et libre d'éclairer Impact:

"...La pessste est bel et bien sssensssée être un mauvais sssouvenir, mais le vieux Thorn est toujours entre la vie et la mort, son corps frêle rongé par la maladie...Sssans parler du futur retour d'Urzak, alors que tout le monde sssemble inquiet pour sssa sssurvie durant sssi peu de temps! Il a sssurvécu bien plus longtemps en forêt durant sssa démenssse...Et que dire de sssela? J'ai appris par un de mes hommes que le jour où Kvorgen est mort de la pessste bleue dit-on, il aurait accompagné un jeune visiteur fortement armé, visiteur qui ssserait revenu quelques inssstants après sssans Kvorgen! Non, désssidément, il sse passse de drôles de choses issi..."

Fixant soudainement le nain entre les deux yeux comme pour y lire ses pensées, il contina, comme pour rétorquer à ses propres mots:

"...Tu ne connaîtrais pas un lieu proche encore pur de toute présenssse humaine par hasard...? Un endroit dénué de tout intérêt pour les autres...?
...oh et puis non, ne réponds pas, sssa n'a aucune essspèssse d'importansse..."

Ziramel semblait perdu dans ses penssées, il cherchait ... il cherchait une vérité, c'etait cela ! Pour lui, le fléau n'avait pas finit de faire des degats et il avait raison. Le vieu Thorn était toujous alité, entre la vie et la mort, alors qu'on se souciait d'Urzak qui lui avait tué plus d'un seul humain. Tout le monde était inquiet pour lui alors que le vieu mage ne recevait comme visiteur que la guerisseusse qui s'activait de toute ses forces à le maitenir en vie ... Soudain le vieu nain fut pris d'un élan de compassion envers Ziramel. Lui aussi soudainement voulait découvrir la vérité, lui aussi voulait éclaircir les zones d'ombres de cette sombre histoire ... Et après avoir réflechi un instant, il s'adressa au saurien :

"Non mon ami, je suis navré, je ne trouve aucun endroit qui ne sois pas fréquenté par les humains ... désolé. Mais pourquoi cherches-tu ce genre de lieu ?"

"...oh pour rien, pour rien..."
**étrange...Je l'aurais cru plus attaché à ce bipède émacié...**

Tirant une longue taffe sur son calumet doré, avant de laisser voler au dessus de sa tête une auréole de fumée, il continua:

"...Dis moi, Impact, as-tu déjà réfléchi aux puisssansses occultes? Aux origines de la magie et des phénomènes alchimiques? As-tu déjà cherché d'où venaient que toute chose est différente et que tout sssemble avoir un rôle, à défault d'une plassse, plusss que jamais après le cataclysssme?"

Drôle d'air inquisiteur que celui que Ziramel affichait en cet instant, en vérité! On eut dit qu'il cherchait plus à parler qu'à être écouté, devinant que son compère nain ne lui répondrait pas par l'affirmative...

Impact s'étonna, pourquoi donc cette question ? etrange ... en y reflechissant bien, il est vrai qu'il y aurait des questions à se poser ... mais le vieu nain n'avait jamais été très philosophe ... Il lui répondit tout simplement par un "non" en affichant un air interrogateur sur son visage puis il sortit sa pipe et s'installa à la table après l'avoir allumé. Et il tira sur les racines de vieu tobbit qui dégaigeaient une odeure envoutante sous cet épais voile blanc de fumée ...

Tirant une nouvelle bouffée de fumée nauséabonde, Ziramel la souffla par les naseaux dans celle de la racine. Les parfums de tabac onctueux et parfumé se mêlaient à l'odeur âcre et amère du tabac médicinal. Enfin, le reptile ourvit les yeux et articula ses habituels sifflements:

"Le monde n'est pas dominé par le hasard. Du moins pas comme il est coutûme de l'assosssier au hasard...La chansse, tout comme le desssstin, n'a rien à voir avec l'avenir ou l'hisstoire.
L'expériensse comme la culture nous enssseigne qu'il n'exisste pas de <<grand tout>>, entité suprême à l'origine de la créasssion des mondes et -parfois- de sson évolussion. Car ssi un tel être exissste, ssses pouvoirs comme ssson étendue propre et sssa conssciensse ssont infinis. De sssorte que ssset être lui même, sse <<dieu unique>> -quelle hérésie!!- est lui même infini. Et comme la définission même d'infinité, dont il est le ssseul exemple, il comprend tout sse qu'il contient, ssans borne, afin de n'être ni plus ni moins que l'univers sssans bornes possibles. Or l'univers est bien sssorti de quelque part. Vous. Moi. La terre sssous nos pieds ssort bien de quelque part! Et un être ne pourrait ss'auto générer avant même ssa propre génèse. Donc il est imposssible qu'un tel dieu exissste car il ne pourrait jamais avoir été conssu."

Sentant qu'il perdait son auditoir à s'éloigner dangereusement dans de tels raisonnements, il continua d'argumenter:

"Mais revenons à sse qui exissste vraiment. Là en revanche, il n'exissste aucune preuve de sse que j'avanssse...

Le monde est gouverné par une trinité. Non pas trois créatures, ni même dieux, peut-être ne sssont-ils même pas des créatures...
Chacun ayant un rôle asssumé dans l'univers, ils sssont la création, l'ordre et le chaos. Chacun a un rôle présssis dans le maintient de l'ordre de sse monde. Chacun n'a-en théorie-aucun corps physique. Ssse ssont les esssprits sssuprêmes et immémoriaux. Chacun a des enfants qui les défient, et également des agents pour les ssservent.

Le premier d'entre eux sss'apparente au feu, il crée et défait, sssans sse sssousssier de sse que deviennent ssses créasssions. Il lutte pour détruire la trame de la négassion -ou "néant" pour les novisses- pour produire un flux inssesssant de nouvelles choses et de nouveaux êtres, tel une flamme ssans ssessse grandissante et produisant l'exisstansse même de toute chose: il est l'esssprit ssauvage. Tout sse qui exisste, a exisssté et exissstera passse par sse flux de l'esssprit sssauvage.

Ssses enfants ont oublié comment créer, pouvoir que sseul le ssauvage posssède, et ne peuvent donc que détruire, faisant pencher la balansse du côté du chaos.

Le ssecond est le coordonateur omnisscient et pluriconsssient, le maître de l'ordre. Sss'est lui qui sssolidifie les créasssions de sson frère le ssauvage pour leur permettre de tenir debout ne sserait-sse qu'un temps. Ssans lui la vie, non, l'exissstansse n'aurait aucune durée. La créasssion sserait vouée à l'échec. Il permet donc à la réalité d'exissster sssans être continuellement changeante, et ainsi de faire perdurer l'exissstansse de toute chose. On l'asssosssie au sol sssous nos pieds, à l'essprit premier qui attendit la créasssion pour l'ordoner, sssauf qu'il n'a aucune forme fixe, donnant de ssa forsse de ssstase au monde pour le sssolidifier. Sss'est le bâtissseur.

SSses enfants, chaque parsselle de terre exissstante, ont sssombré dans l'égoïsssme d'un enfant, et consservent leur ssstase, l'accumulant et la volant à leur parent unique pour ssse durssir comme la pierre. Ils l'empêchent d'accumuler asssez de ssstase-l'énergie qui rend toute chose ssstatique- et ainsi de prendre finalement forme.

Le troisième et dernier, l'esssprit bâtard, est sselui de l'entropie et de l'équilibre qui doit équilibrer les pouvoirs entre le Sauvage et le bâtisseur pour que la réalité ne soit ni trop changeante et insstable ni trop figée et éttouffée. Tel l'eau qui coule telle le sssauvage, dursssit telle la ssstase du bâtissseur, ou sss'évapore pour échapper au sssycle et créer le chaos de notre monde, appelé magie, ou paradygme; il est chargé d'éviter que le monde ne sssombre dans la sstase et l'immobilisssme du bâtissseur, mais ausssi n'oublie de garder un temps ssa contenansse pour exissster avant que le ssauvage n'y mette fin. Ssset essprit est le métamorphe.

SSson enfant, ssse rebellant contre lui, a échappé à sson jugement, le privant de sssa liberté fondamentale de choisir, foncsssion essensssielle pour un juge de l'exissstensse...Ainsssi, le vent, impalpable et libre de sssirculer où et comme il le désire, a volé l'élément maître de l'équilibre sse monde au moment même où le cataclysssme a débuté. Il en même la cause.
Ainsssi alors qu'il privait le monde de l'équilibre entre le sssauvage et le bâtissseur, sse dernier est devenu le puisssant, sssuplantant le sssauvage en sssubmergeant le monde de ssa ssstase.
SSs'est donc de la sssorte que le monde que nous connaisssons, alors qu'il néssésssitait une aide du métamorphe pour être réajussté, sss'est vu emprunt d'immobilissme, le rendant figé dans un moment de déséquilibre flagrant...vous me sssuivez?

Impact ébahit ne se rendait pas compte que sa bouche était grande ouverte, il la referma precipitement et ralluma sa pipe qui s'était éteinte de ne pas avoir été utilisé un bon moment. Il regarda le saurien, ses paroles tournaient dans sa tête, il avait le vertige, il tira une longue taffe de son calumet avant d'emettre un toussement bruyant puis il revint à lui Et s'exclama :

"Des trinités ????!!!!"

De la fumée sortait encore de sa bouche

"Les dieux n'existeraient donc pas ? Très étrange ... et c'est votre conception des créateurs ? Ce serait donc métamorphe le responsable du cataclysme ? Bon dieux viel ami ! Vous faites ingurgiter à mon cerveau bien trop de choses en même temps ! Je ne vous suis qu'a moitié ! Mais bon continuez je vous prie ..."

"Evidemment je me rends bien compte qu'il ssserait présomptueux de prétendre que les autres dieux n'exissstent pas, ssse qui n'est d'ailleurs ni mon intensssion ni mon but; sssependant, vous remarquerez que je n'ai pas encore mensssionné leurs agents et leurs posisssions...

Et ss'est là que sssela devient interesssant:
Les hommes et leurs cousins ont besoin d'avoir des dieux, ne sserait-sse que pour sse rassurer, ils désesspèrent sssans une persssonificasssion d'une entité ssupérieure à leur image et qui veille sssur eux. Il ssufit à un homme de sse prouver par ssse moyen que tout n'est pas le fruit du hasard pour qu'il retrouve courage et volonté, et ssurvive.

Ainsssi Zarathu n'est que la représentasssion persssonifiée <<nain>> du sssauvage. Tout comme Amherawdyr. Tandisss que d'autres sssont des fasssettes du bâtisseur, etc.

Il exissstent, mais sssont des agents de forssses impalpables, donc les ssseuls qu'on retient et auxquels on sss'attache ou ss'identifie communément...SSSi vous voyez une banale pierre, y voyez vous quelque chose de divin? Les éléments ssont les fondements de notre monde, enfants de la triade, mais comment prévoir leur rôle? Ssse sserait comme deviner la présensse d'êtres invisibles...

Mais je m'égare! Oui, les dieux, et je pensse même "tous" les dieux exisstent. Et ils sssont présssisément les agents de la triade dont je vous parlais. Enfin, pas tout à fait.
La plupart ssservent en réalité l'esssprit démétaire, ssselui du métamorphe: ils tendent à rétablir l'équilibre, en rééquilibrant la réalité entre stase et immobilsssme d'un côté, et chaos, desstrucsssion de l'autre...Ils sssont sseux qui réajussstent les fondements de notre monde pour éviter qu'il ne ss'écroule: pour ssela, ils ordonnent notre vie et dictent notre comportement, ils fasssonnent nos loisirs et nos insstincts, et perssonifient nos pensssées de toutes sssortes. De ssette fassson, rien n'est ni trop figé ni trop désordonné, et le monde est pérénisé...

Mais avez vous compris pourquoi il est important de conssserver sse fragile équilibre?"

Le nain maitenant y voyait clair, les dieux ne seraient donc que des second ... et pourquoi pas ? Il reflechit un instant, tira sur son calumet, se frotta le front puis déconcentré il dit à Ziramel :
"Hééé biennn ... non ... non je ne vois pas ? mais racontez, racontez ! "

Prenant le temps de humer longuement la fumée qui venait de s'échapper de ses naseaux fumant, le saurien inspira longuement dans un sifflement faible, mais strident. Ravalant sa salive pateuse dans un rapide, mais impressionnant mouvement de la gorge, il répondit:

"Comprenez bien que les dieux ne ssont pas des sssous-fifres, ils sssont ssimplement, comme nous, en train d'évoluer entre des puisssansses qui défientla nosssion même de déïté...
Mais pour répondre à votre quesstion, je vais m'expliquer:
Le problème, comme vous vous en doutez déjà, est que le métamorphe doit réguler la ssstase et le chaos. Mais pourquoi donc?
En quoi notre mode de vie, les épreuves que nous traversssons, nos croyansses même, notre quotidien influensssent-ils la marche du monde? Et bien sss'est une affaire d'esssprits.

Jaugeant à vue de nez ce que le nain saisissait à cette réponse, Ziramel avisa de continuer de plus belle son explication, imperturbable. Son ton cordial mais monotone se voulait presque translucide, comme si ses mots coulaient de sens et de logique, de sorte qu'un enfant aurait pu les deviner...

En effet, sssi le flot inssessant de créassions et de desssutrucsssions du sssauvage n'est pas sssufisament ralenti, nous asssisstons à un enchainement de naisssansses, de morts, de mouvements de la terre -des érupssions volcaniques en sssomme-, des changements brutaux de ssaisons, températures extrêmes -ssa ne vous rappelle rien?- et autres changements illogiques et intempérés. Or sssi le bâtissseur devient trop fort -comme sss'est le cas actuellement- les choses ssstagnent, les changements ssse font rares, voir impossibles, comme sssi le monde refusait de changer avec nous. Les arbres refusent de naître, les ssaisons de passser, la géographie d'évoluer, et j'en passse...
Naturellement notre sssituasssion parrait un croisement entre les deux, et quelque part avons-nous de la chansse dans notre malheur. Car entre un remoult de néant et d'ecsssplosions inexpliquées défiant l'imaginasssion, et un monde emprunt de sssertitudes, d'ennui, et de ssstagnassion qui nous pousserais -en dépit de toute créasssion- à croître et à consssommer sse qui ne sse revoulerais pas pour finalement asssasssiner lentement notre monde -et nous même-, nous avons échappé à bien pire, croyez moi.

La ssituasssion dans laquelle nous nous enlisons maintenant depuis trop longtemps déjà est qu'après un déséquilibre dû à un coup de forsse du ssauvage -du fait de l'absssensse de rééquilibre du métamorphe-, sss'est le bâtisseur qui est devenu plus puisssant, bâtisssant plus vite que le sssauvage ne produisait et créait, figeant ssse dérèglement climatique, géographique, et peut-être plusss encore, peut-être pour toujours.

Ma théorie est que l'origine de la chute du métamorphe - qui depuis est figé dans la ssstase envahisssante du bâtisseur- a été provoquée par le vol de sssa capasssité à juger et équilibrer sses frères -par ssson enfant, rappelez vous- sse qui a provoqué une multiplicasssion et un déploiement de la magie et des phénomènes inecssspliqués: j'en veux la pessste bleue, ssse temps de chien, la multiplicasssion des créatures étranges et des monssstres alentours, etc. Les mignons des enfants de la triade eux-même n'y comprennent plus rien, et sservent aveuglément qui les invoque! Il fût un temps où ils ne sservaient que leurs maître, terrorisant l'humanité et bien d'autres...

Or pour revenir au ssujet, un filsss ne peux sse jouer de ssson père comme ssela..."

Se penchant l'air grave au dessus de la table, il murmura au nain:

"Sssi sseul il n'a pû accomplir une telle chose, alors on l'y a aidé,et je ne connais qu'une persssonne capable de faire une telle chose et d'y trouver un intérêt...Fût-il a des sssentaines de jours de marche, je le ssens...il est encore là, quelque part, et ssson aura putresssante émane encore des forssses étranges...Sssouvenez vous de sse que les gens racontent avec l'origine du cataclysssme...Qui l'a déclenché...
Il ne faut pas oublier que ss'est à l'issue de la bataille sssenssséevaincre ssset homme là que le cataclysssme est ssurvenu, et je doute que, étant donné les pouvoirs mysstérieux qu'on lui prêtte, il sse sssoit laissé faire en ssentant la mort arriver.

Il est pluss que probable que sse sssoit lui l'insstigateur du cataclyssme, insssufflant à un filsss le pouvoir de ssurpasser sson père et de sssemer le lisier dans lequel nous nous embourbons depuis des mois. SSselui dont je tairais le nom est toujoursen vie, et plus j'y pensse..."

Ziramel s'arrêta un court instant, comme pour prendrele temps de respirer. Durant une seconde, il sembla figé sur place, puis il se ressaisit, prit une autre longue taffe sur son calumet, faisant rougir les braises qui s'y trouvaient, et reprit son récit comme si de rien n'était:

"...plus je me dis qu'il faut bien que quelqu'un ait rallier les orcs. Ssse ssont des créatures besstiales, et il faut un charisssme et des efforts inimaginables pour les coaliser; or ss'est bien une armée orc qui nous a plusieurs fois livré bataille...troublant non? Comme il est troublant qu'un des dirigeant de ssette même armée -que nous n'avons pu qu'entr'aperssevoir- avait une silhouette humaine, ne trompant persssonne ssur ssses capassités..."

la porte s'ouvrit d'un coup, un voyageur entra, dégoulinant, et, avant que l'aide de l'aubergiste lui fasse remarqué que la pluie devait rester dehors, il ferma la porte.
il se dirigea ensuite vers une table libre, retira sa cape et fit un sort de "sèche vêtements" (ai la pyromancye niv 1, donc...)
l'assistant arriva, et, avec la sympathie habituelle d'un nain envers un elfe, il me dit: "que voulez-vous??
-je voudrais une bonne soupe aux carottes. ensuite, une salade avec des haricots et des rondelles de navets, le tout accompagné d'un verre de cidre ordinaire, et pur finir, un bol de 5 fruits (je vous laisse faire l'assortiment)"
il grogna, et alla me chercher ma commande.

après avoir renaclé bruillament en signe de désagrément, Ziramel s'approcha de Impact, frappant le sol de l'auberge de son bâton. D'un ton sec, il conclut:

"Bon. Puissque nous sssommes interrompu, autant faire plassse au ventre..."

Lançant un regard assassin à Tawarlaegas, il sourit avec appétit, et une lumière malfaisante animant son oeil, il commanda:

"Nain! Mon estomac crie famine! Met-moi donc une ration sssemesstrielle de viande!! Qu'importe la qualité pourvu que sssa sssaigne..."

Ces derniers mots étaient ouvertement prononcés en fixant l'elfe...

Impact se leva, il passa un instant derière le bar puis revint avec deux plateaux, il passa d'abbord près de Tawar pour lui déposer sa commande. Ilr eflechit un instant puis il dit: Je te fait sa disons à ... 90po ? puis il revint en face du saurien et lui déposa une assièted'assortiment composé de 2 viandes de sanglier, 2 de porc, une de mouton, et une de cheval accompagné d'un petit papier ou était inscrit "145 po" qu'il déposa directement dans la main de Ziramel. Puis après qu'il ai engloutit son premier morceau il s'adressa à lui d'un voix presque inaudible en s'assurant que personne ne les regardait :

"Mais ... je ne vous suis plus ... qui est cet homme, par tous les dieux !?"

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