Pêche et nostalgie

Brutox sortit de la ville, une canne a pêche a la main, un sac dans l'autre, contenant tout ce qu'il fallait pour pêcher convenablement : asticots, amorce faite maison, petit siège, fût de bière, ...
Tout était prêt pour cette petite expedition que le nain eu l'envie soudaine de mener, la pêche n'était pas son grand fort puisque n'était pas patient et qu'il ne supportait pas le fait d'attendre patiemment que le poisson morde a l'hameçon. Cependant, il voulut se donner a cet art que seul peu de nains pratique, non pas pour attraper du poisson, mais pour constater quelque chose...

Il sortit donc de la ville, marcha durant une bonne dizaine de minutes jusqu'à arriver à la rivière, une fois là, ce n'était pas finit puisqu'il lui fallait encore trouver un endroit propice a une paisible détente, ou il pourrait pêcher tranquillement. Il commença alors a longer la rivière jusqu'à trouver ce lieu si ... "propice". L'air matinal était doux, bien que rude. Le soleil transperçait déjà la cime des arbres et la fraiche humiditée qui se dégageait du fleuve commençait a s'estomper peu à peu. Il arriva donc face a une berge tout ce qu'il y a de plus calme, avec une magnifique vue sur le lever de soleil. Le nain sortit son petit siège qu'il déplia, sa canne a pêche déjà montée, y harponna l'asticot, jeta la ligne au loin et s'assit.
Le magnifique spectacle qui avait lieu devant ses yeux semblait peu l'importuner, certes le soleil lui réchauffait le visage, laissant paraître ses paumettes roses de nain bien désaltéré, mais le reflet de ce dernier dans l'eau n'était pas très agréable car il illuminait un peu trop sa vue de la rivière. L'air frais quand à lui ne lui faisait pas grand chose, ses doigts n'étaient pas encore immobilisés par le froid, ses jambes pas encore paralysées, tout commençait bien.

Une légère vibration saisit tout à coup la ligne et une petite ondulation apparu puis s'étendit autour du bouchon, aucun doute, un poisson commençait à se languir de cet asticot. Brutox commença a bouger légèrement sa canne afin de faire bouger un petit peu plus l'asticot de façon a inviter le poisson à un dernier repas, ce qui eut bien évidemment lieu. Plus aucun doute, le fil se tendit, la ligne commença à se tordre : le poisson avait mordu à l'hameçon !
L'aubergiste commença a ferrer le poisson, le rammenant peu à peu a la berge, çela semblait façile au nain, mais la difficultée arriva au moment de sortir le poisson de l'eau : Où le mettre ? Sur quoi le poser ? Comment lui retirer l'hameçon ?
Sur le coup, tout ces questions lui envahirent l'esprit, mais il eu le réflexe de le poser a terre et de retirer l'hameçon simplement en l'enlevant en le courbant de façon a ne pas arracher la moitiée de la joue de sa première touche.
Le poisson était là, gigotant de moins en moins, l'odeur nauséabonde caractéristique des poissons envahit les poumons de Brutox, il le prit dans ses mains, le regarda un court instant puis une voix lui dit dans sa tête :

"Relâche-le, tu sait très bien que chaque pêcheur relache son premier poisson a chaque partie de pêche !"

Au fur et a mesure des paroles, le nain vit s'attacher a ces paroles, un visage famillier, mais qu'il ne su reconnaître.
Il fixait de nouveau le poisson, puis le jeta machinalement a l'eau, comme par réflexe...
Nul ne saurait décrire ce qu'il venait de se passer dans la tête du nain, il était troublé par cette voix, il lui arrivait de penser en se contredisant lui même mais cela est normal pour un nain alcoolique...
Il reprit ses esprits au moment d'un petit tic nerveux, un léger spasme qui lui fit repenser a sa venue ici : la pêche !
Il se rassit a son siège, replaça un asticot sur l'hameçon puis reprit son activitée tout en sortant ce petit fut de bière qu'il avait sortit de sa cave...

Cette bière sentait bon, malheureusement, c'était bien sa seule qualité. Au gout, elle était deseperement fade. Dommage, elle a du fermenter trop longtemps.
L'air se réchauffait peu a peu, sans pour autant atteindre une température convenable certes, mais le nain s'était déjà accomodé depuis fort longtemps a ce climat a la limite du climat polaire.
Durant cette pause, Brutox pensa à ce qui était advenu de son "commerce".
Devait-il reprendre les affaires ? Devait-il retrouver José et les autres pour repartir dans ses magouilles ?
Non, tout cela partait déjà trop loin même avant son départ, même cette confrérie avec laquelle l'aubergiste s'était alliée, cela ne sentait vraiment rien de bon.
Cependant, tout cet or de gaché... Comment faire pour obtenir une somme d'argent démesurée sans pour autant nuire a autruit ?
L'avidité du nain était telle, que parfois il lui arrivait de ne plus faire le moindre distinction entre le bien et le mal, dès l'instant ou l'argent était sortit, tout lui était permis en quelques sortes...
Une âme de mercenaire, voilà comment il se définissait lui-même.
Il avait déjà pensé d'ailleurs au fait de devenir mercenaire, mais cela lui semblait difficile, les clients seraient soit trop niait pour lui donner un travail serieux, soit trop exigeant pour lui donner un travail normal.
Quoiqu'il en soit, il était aubergiste a l'heure qu'il est, et cela lui plaisait tout autant.
L'argent quand a lui, ne coulait pas réellement a flot.
La ligne quand a elle, ne bougeait pas, pas une touche depuis le denier poisson, quelle idée de le relacher ?!
Quelle était cette voix qui résonna dans sa tête si brutalement ?
Peu importe, après tout, maintenant il se retrouvait seul, a attendre une nouvelle touche, qui n'avait pas l'air pressée d'arriver d'ailleurs.

[Fin a venir, mode flemme ]