Les serviteurs du Royaume

_La créature se dirige droit vers le convoi ! Par le roi, nous ne pouvons pas la laisser faire ! James, Carson, postez vous a gauche et attendez mon signal, quant à toi, Ellen, reste a ma droite et ne bouge pas tant que je ne t’en donnerais pas l’ordre ! C’est comprit ?
Tous répondirent oui de la tête et ils se dirigèrent vers leurs positions respectives. Ils ne savaient pas contre qui ils se battaient mais une chose était sur, ils combattraient jusqu’à la mort pour défendre ce que la carriole contenait.
Le soleil se lèverais bientôt, mais pour l’heure la nuit était bel et bien là et s’il n’y avait pas eut la lueur de la lune pour éclairer la ruelle, l’obscurité aurait été complète. L’atmosphère humide et glacés rendaient la tension palpable, les regards étaient inquiets et la fatigue indiscutable.
Soudain, un bruit terrifiant se fit entendre.
La monstruosité s’était jetée sur la gauche et avait attaquée les deux hommes qui s’y trouvaient. Sa vivacité et sa maîtrise des armes étaient rapidement venus à bout des deux soldats pourtant expérimentés et habitués a combattre ensemble. Alors, Elle s’était détournée des corps pour observer le sergent et surtout la princesse qui se devinait derrière. Sa bouche ensanglantée et son regard barbare hurlait sa haine, elle n‘était pas encore gavée. Sa langue perfide claqua contre son palais, des phonèmes immondes sortirent d’entre ses lèvres.
_Vous pouvez essayer de me résister. S’exclama-t-Elle. Et périr comme ces deux malheureux. Elle désigna de son doigt les deux corps mutiler de James et Carson puis celui de Calvin, transpercé d’une flèche. Ensuite, Elle indiqua la ruelle de droite tout en continuant. Ou peut être déciderez vous de vous s’enfuir et accepter ma clémence pour votre lâcheté. Je vous laisse maître de votre choix. Celle-ci éclata d’un rire strident. Le sergent empoigna son épée, cracha sur le sol et se dirigea droit vers la créature. Il s’arrêta a mi-chemin et s’exclama :
_Je ne laisserait jamais une créature des enfers proférer de telle menace sur des serviteurs du royaume. Quiconque blasphème sur notre terre subit la justice du roi, la mort. En outre, par assermentation à la couronne et par tout les pouvoirs qui m’en sont conférés je déclare que l’article 45, alinéa 17 sera honoré. Votre vie va donc s’achever.
La créature se mit a sourire…
_Quant à toi, Ellen, assure toi que la cargaison arrive a bon port, ne t’occupe plus de moi, ça a plus d’importance que tu le crois, file !
Ellen grimpa sur la charrette, attrapa les rênes et réveilla de la torpeur les chevaux qui y étaient attelés. La carriole se remit en marche vers sa destination tandis que le sergent luttait contre la créature. Elle ne savais pas qui gagnerais et bien qu’elle plaça toute sa confiance en son supérieur, elle jugea qu’il était bon qu’elle ne traînasse pas.
Elle filait à vive allure dans les rues de Néolias. Elle était seule. On comptait sur elle.

[…]

La charrette s’arrêta brusquement : l’un des chevaux s’était écrasé sur le sol et tout l’étalage avait suivit. Quant à Ellen, elle avait essayer avec succès de sauter pour ne pas être écrasé sous le poids de la cargaison , mais elle avait roulée dans la neige sur plusieurs mètres et son corps s’était cogné lourdement contre le sol.
Elle s’était évanouit

La créature se dirigea vers l’attelage.

Le soleil bleu et brûlant brillait sur la lande et dévoilait les méfaits d’un conflit inexorable.
Tout autour, les serviteurs du royaume tombaient sous les coups d’ombres funestes et ensanglantés dont la vivacité ne pouvait être égalé. La bataille faisait rage, le désespoir et la mort anéantissant l’idée d’une victoire. Là, un soldat agonisait l’abdomen éventré tandis qu’ici, un enfant tentait de soulever sans succès une arbalète pour sauver sa mère des coups de crocs d’une bête. Soudain, le cor de la retraite sonna. Certains abandonnèrent le combat et s’enfuirent, d’autre restèrent et périrent face aux créatures démoniaques. Bientôt il n’y eut plus qu’Ellen ; son corps tétanisé ne pouvait combattre une armée de démon ainsi, elle se savait perdue et c’est pourquoi, elle ne tenta pas de résister lorsque l’une des créature l’effleura.
Le paysage se déforma, une silhouette familière apparut : Sofia.
_Ellen, réveille-toi !
Le regard monstrueux de sa sœur la dévisageait de toute sa hauteur. Ellen se sentit mise a nue.
_Ellen, par les dieux, réveille-toi !
La vison s’estompa, ses yeux s’ouvrirent.
Elinëlle, les cheveux tombant le long du visage se trouvait juste au-dessus d’elle. Celui se redressa, puis s’exclama.
_Ellen, ou sont le sergent et les trois hommes qui vous accompagnaient ? Ou est la cargaison que vous étiez sensés garder?
_Ils sont mort, Capitaine. Répondit Ellen tout en se relevant. Nous avons été attaquée sur la route par deux créatures inconnues. Calvin a été abattue d’une flèche par la première, quant à Carson, James et le Sergent, ils ont été tués l’un après l’autre par la deuxième. Mon dernière ordre était de mener la cargaison a sa destination finale, malheureusement j’ai encore échouée…
_Ou peut être que non…J’ai fait suivre le convoi par quelques uns de mes agents et désormais nous savons exactement ou celui-ci se trouve et qui étaient à ses rênes. Nous avons également découvert leurs repère et mes hommes vont bientôt intervenir pour mettre fin à leurs existences et découvrir a quel fin ceux-ci commettaient ces méfaits. C’était le but de la mission.
Ellen comprit enfin qu’elle n’avait été qu’un pion, qu’on s’était servit d’elle pour attirer ces créatures et que la mission qu’elle devait accomplir n’avait été finalement qu’une illusion dantesque à dessein plus vastes. Elle retomba a genoux, son corps meurtris par une chute terrible n’avait plus la force de contenir une telle émotion.
_Quoi ! Cracha Ellen. Vous avez laissé mourir des soldats du royaume juste pour savoir ou se cachait ces monstres ! Vous…vous n’êtes pas mieux qu’eux !
Elinëlle se détourna de ses hommes, contempla de ses yeux inquiet la jeune nymphe, puis lui répondit de sa voix mélodieuse et elfique :
_Vous jugez trop les actes et non les conséquences, princesse. Levez-vous ! Deux de mes hommes vont vous raccompagner au palais. Soignez-vous, reposez-vous, demain vous devrez vous entraîner toute la journée. Vous n’êtes pas encore prête.
_Quoi ?!
Ellen se retourna, deux hommes venaient vers elle. N’ayant aucune envie de rentrer chez elle, celle-ci décida d’éviter les deux soldats pour s’échapper dans la ruelle adjacente. Tous furent surpris et ne réagirent pas immédiatement ainsi, le temps que l’on s’organise la jeune nymphe avait déjà filé.

[…]

_Vas-tu te taire, indigente ! Mugit t’il d’une voix acerbe. Ne saisit-tu rien ? Ta vénusté n’est qu’une bagatelle et ta vie n’est que néant insipide…infecte Nymphe ! Un adversaire plus fort t’humilierait et remettrait ton misérable esprit au rang duquel il n’aurait jamais dut s’extraire, en outre, au plus bas de la hiérarchie communautaire en compagnie de tes congénères féminins tout juste bonnes a expectorer quelques abominables bébés déviants et délétères dont l’éclat n’est qu’un apparat subtile et sournois dissimulant la perversité de leurs origines. Et ton statut de princesse ne t’évitera pas la mort, petite fille.
_Or, tu est loin d’être un adversaire a ma taille, James. Répondit Sofia.
Celle-ci se délesta aussitôt du cadavre putride qu’elle transportait, le laissant ainsi choir lourdement sur le pavé enneigé de la ruelle. Le visage de l’homme s’illumina d’une lueur si allègre qu’on eut dit qu’il se délectait du spectacle. Or, n’était ce pas le cas ? Le fourmillement insipide et sordide de cette chair douteuse mugissait d’une jouissance bestial si probante qu’un badaud intrépide se serait émerveillé du panel coloré que le tableau divulguait : Ici, le cadavre éventré vomissait de ses entrailles un flot frétillant de larves charnues et visqueuses, dégustant et se réjouissant d’une trouvaille si exquise ; là, un liquide verdâtre dont l’odeur ignominieuse envoûtait les mouches d’un attrait despotique, suintait placidement à la surface de la plaie. Les viscères et les organes exposés à la vue se tortillaient et grouillaient d’une manière si noble qu’on les eut dit presque vivants. Quant au corps, il dévoilait de par son arôme, une trace laconique d’urine et de déjections bien plus âpres que la putréfaction ambiante.
La femme était nue ; son visage distordu et marqué de coups dévoilait une bouche grande ouverte et notamment des yeux glacés du supplice qu’elle avait dut endurer : Sa poitrine était découpée et son vagin béant expectorait quelques innommables liquides. Sa mort avait été libération…
_Aaaah Orgueil ! Rétorqua-t-il émerveillé. Soit, James s’incline, princesse de la cruauté…
_Trêve de plaisanterie misérable, je veux savoir exactement qui sont Les serviteurs du Royaume ?
_Je suppose que tu fait allusion au groupuscule extrémiste fondée par la prêtresse de Melindaë. Il est étrange que tu me pose cette question car j’ai aperçus il y a peu, ton intendant préféré fureter près du temple de cette déesse. On dirait qu’il a une longueur d’avance sur toi. Et celui-ci a sûrement transcrit toute les informations et effacé toute trace de son passage et sans doute les renseignement que tu cherche aussi.
_Que pense tu que je doit faire pour retrouver les indices ?
_Hum… il suffirait que tu le tue, le découpe en morceau et l’enterre dans la forêt. Il serait ainsi déclaré déserteur et toi tu n’aurais pas a craindre les représailles de ses proches et de la justice. Ainsi, tu ferait une pierre deux coup en éliminant une saleté de fouineur tout en récupérant les informations dont tu as besoin. Mais le parchemin…James se tût brusquement, il releva sa tête et murmura à l’attention de son interlocutrice hébétée. Je sens quelqu’un venir. Cachons le cadavre.
James s’empara des deux jambes, puis entraîna le reste du corps dans un coin sombre, entre deux bâtiment fraîchement construit. De l’endroit ou il était, on ne pouvait ni voir la ruelle dans laquelle il se trouvait quelques secondes plus tôt ni même la lueur de la lune qui éclairait les dernières heures de la nuit. C’était donc une position de choix pour une chose que l’on voulait garder hors de vue. Ensuite, James réapparut dans la ruelle, quant à Sofia elle n’avait pas bouger, elle était restée stoïque, attendant le moment fatidique ou la rencontre aurait lieu.
_ Douce puanteur ! Une patrouille de garde ! Alerta-t-il. Asseyons nous près d’ici et faisons semblant d’être mendiant alcoolique et puant. Nous en avons déjà l’odeur…tâchons d’en avoir l’aspect.
Rapidement, James sortit d’une de ses poche une écuelle pour la déposer juste devant eux de manière à simuler la mendicité de leurs personne, puis ils s allongèrent tout deux le long du bâtiment, faisant semblant d’être endormis, espérant ne pas être surprit par la patrouille de garde. Le bruits de pas se rapprochèrent, atteignirent leurs summum puis s’arrêtèrent deux bâtiments plus loin dans la ruelle. Le blason qu’ils portaient tous était celui de la garde royal, des espions au service de la couronne.
_Mais que font t’il ici. Murmura Sofia.
_Tais-toi et regarde…



Ellen avait fuit les patrouilles de la garde royal pendant une demi-heure, cherchant désespérément l’endroit ou les créatures qui avaient décimés son unité se trouvait, avant de se rendre compte qu’on la suivait à son insu. Elle avait des lors décidée de surprendre la personne qui surveillait le moindre de ces gestes pour la mettre enfin hors d’état de nuire. Non pas qu’elle eut l’intention de la tuer, elle voulait simplement soutirer quelques informations et ensuite faire en sorte qu’on ne l’épie plus. Or, avant qu’elle est put mettre son plan a exécution, l’espion était sortit de l’ombre et avait décider de lui adresser la parole…

_Avant que vous m’accusiez de quoi que ssse sssoit, je voudrait me présenter, je ssssuis Margot…