Tempète sur le garde manger (rp solo )

Le Carnophage regarda les nuages sombres s'amonceler au dessus de sa tête, cela faisait plusieurs jour qu'il n'était à l'origine d'aucune perturbations et il était en droit de se demander si cette malédiction ci était toujours aussi efficace. Allongé dans la neige avec pour seuls vêtements ses bandelettes sales et son pagne Modamar n'avait pas froid pour autant, son corps était immunisé contre le froid depuis si longtemps.

Il ne pouvait pas dormir mais il pouvait et surtout devait se reposer régulièrement. Enfin au moins aussi souvent qu'un humain normal. La veille il avait libéré son bras atrophier, ce qu'il n'avait pas fait depuis trop longtemps. Le membre avait perdu son irrigation déjà insuffisante et pendait mollement dans son dos. Modamar n'avait jamais eut à se servir de son troisième bras mais il aurait aimé pouvoir l'utiliser, juste au cas ou... il commença à penser à son passé, mais dés qu'il fouilla dans ses souvenirs, des voix l'assaillirent l'empêchant de se concentrer.

*vermine, petit pourceau, je vais te hanter jusqu'à la fin de tes jours!*
*moi aussi, moi aussi, on va te faire ta peau sale maudit!*
*ah le maudit, le maudit, il a tué ses parents, il a tué ses amis, il est damné jusqu'à la fin de sa vie!*

Modamar se prit la tête entre les bras, comme si en se bouchant les oreilles il allait faire taire ces accusations perpétuelles portées par ses innombrables victimes. Il savait qu'il n'y avait rien à faire pour se débarrasser de ces furies vengeresse mais il gardait toujours enfouit en lui
le germe insensé de l'espoir d'une future guérison. Mais pouvait-on guérir les malédictions?

Il se leva, sa peau blême parvenait presque à se fondre dans la blancheur immaculée du paysage. Il regarda autour de lui dans l'espoir de trouver un rongeur à se mettre sous la dent mais les rats qui, conformément à l'une de ses malédictions, le suivaient sans arrêt, semblaient ne pas supporter le climat hivernal, c'était ça de rester trop longtemps loin des villes. En plus il commençait vraiment à avoir faim.
le campement, un incommensurable garde manger qui n'attendait plus que lui pour se laisser piller s'étendait au loin mais s'il n'agissait pas de nuit il serait immédiatement repéré. En plus le garde mangé contenait beaucoup de viande pourrie, de la viande d'elfe, de nain ou encore pire de lézard. Lui il voulait de la viande humaine, uniquement humaine.

*tu as faim? va chasser, va donc chasser de l'humain, tu verras comment tu seras reçut par là-bas

"um... faim... mais pas manger le jour... manger que la nuit... manger homme la nuit ou homme tuer Le Carnophage... "

Modamar agitait la tête en signe de négation tendis qu'il répondait à voix haute à la voix qui s'insinuait dans son esprit. Il était sans cesse jugé, jugé pour tous ses crimes, jugé pour son amour du sang, jugé pour chaque malédiction qui le rapprochait chaque jour un peu plus de la bête.

*écoutez donc notre assassin, c'est un illettré, un vaurien!*

Il voulut ignorer les railleries de ses victimes, se frappa la tête par terre, se planta les ongles dans le front et commenca à s'arracher encore un peu la peu du visage, traçant une dizaine de rigoles profondes et sanglantes mais elles revenaient toujours à la charge, se nourrissant de sa détresse, se délectant de sa souffrance. Modamar cria, le sang lui troublait la vue, il titubait puis se mit à rire.

"Ha ha, vous morts, vous jaloux parce que moi vivant.... Moi vous avoir prit coeur et manger.... moi avoir but sang à vous... Moi avoir aimé faire ça! ha ha ha! moi jamais mourir, moi condamné à l'éternité de souffrance... le sage avoir dit ça! Moi jamais mourir et vous mort, vous morts depuis longtemps! TOUS MORTS ha ha ha! tous mort ha ha ha ha ha!"

Il se mit en marche, le visage tordus en un rictus de haine et de cruauté, le corps convulsé en un odieux simulacre de fou rire, l'esprit déchiré par un milliers de voix qui hurlaient leur rage et leurs insultes. Et le ciel se déchira soudain, une puissante bourrasque s'éleva soulevant des nuages de poudreuse, tendis que de lourds flocons entamaient leur silencieux ballet. La voute céleste s'était obscurcit et grondait dans un chant solennel et funeste, un message que Modamar connaissait désormais par coeur:

"tu es maudit Carnophage, et toute ta vie nous serons derrière toi pour te le rappeler"

Ce n'était pas une cible mais deux qui l'attendaient terrifiées, blotties sous un charriot. Le véhicule avait été retourné, la bête de traie s'était enfuie et la marchandise se répandait, emportée par la tempête. Modamar s'était approché en rampant, couvert par les trombes de neige et il avait rejoint les deux voyageurs. Il s'agissait d'un vieillard et sans doute de son fils. Si le père était une proie fragile et malade qui ne poserait pas le moindre problème, le fils en revanche était à la fois massif et bien armé.

"Bon... jour..." hoqueta Modamar en se posant à leur cotés.

le jeune lui jeta un regard dédaigneux et méfiant. Dans l'obscurité ambiante les deux hommes n'avaient surement pas remarqué son état, vouté, le visage en sang, un membre atrophier dans le dos. Il resta tout de même à l'écart affin de ne pas être dévisagé trop vite.

"Bien le bonjours étranger! C'est un bien mauvais temps pour se promener seul et si peut habillé! Oh vous faites surement partit d'un convois non? Cette tempête est une vrai saloperie elle a renversé notre charriot, je crois que nous sommes ruinés, nous avions besoins de cette marchandise... ah c'est bien dommage... J'espère que tout ceci vous portera moins préjudice qu'à nous! Vous voyez ce beau jeune homme qui nous fait la tête? c'est mon fils, tous ces malheurs lui ont véritablement sapé le morale, à moi aussi d'ailleurs, mais comme je dis souvent mieux vaut chercher les points positifs, hein, nous sommes toujours en vie c'est le principale.. je crois aussi que c'est tout ce qu'il nous reste, Moi je n'en souffrirait pas trop mais lui, il a une femme et des enfants, comment va-t-il faire pour les nourrir maintenant? ... Et bien je vois que vous n'êtes pas très loquace, hein, boarf c'est pas grave je parle bien pour deux... "

Le fils leur tournait le dos, visiblement il ne supportait pas plus les bavardages de son père que le sort qui s'abattait sur eux. Il s'étirait souvent, était épris de bâillement longs et synonymes de grande fatigue. Finalement ce n'était pas un adversaire si difficile. Modamar profita d'un de ses étirements pour se jeter littéralement sur lui, plantant ses ongles puissants, profondément dans la chaire accessible de son cou. Il esquiva les lourds bras du jeune homme en se jetant en arrière. Le père horrifié osait à peine bouger, il semblait paniqué. Modamar lui décrocha une droite puissante qui manqua de l'assommer. Son premier adversaire en avait profité pour se retourner et avait empoigné un couteau long qui semblait assez aiguisé pour découper d'un coup un quartier de viande. La lutte fut courte mais acharnée, le fils s'était jeté avec rage sur le Carnophage qui s'était immédiatement fait un bouclier du corps du vieillard. La lame plantée dans la chaire osseuse de son père, le jeune homme n'avait put contré une attaque rapide et précise de Modamar qui lui avait planté la main dans le globe oculaire et d'un coup sec avait arraché l'oeil. La victime horrifié d'avoir perdu d'un même coup son père et son oeil avait lâché son arme et s'était prit la tête entre les mains. Le seconde d'après sa tête se décollait de son coup.

*Mon oeil, mon père, sale chien!*
*Bienvenu parmi les victimes du Carnophage, je me présente, Judith, il m'a trucidé il y a quelques années et depuis je lui pourris la vie, tu verra c'est marrant, en plus c'est un attardé j'adore me foutre de sa gueule!"

Modamar commença à désosser le jeune homme, sa corpulence en ferait un excellent repas. Son sang avait teint les lieux d'une agréable couleur pourpre. Le carnophage commença par ouvrir la cage thoracique, le coeur est meilleur vivant. Il arracha l'organe, constata qu'il ne battait plus et croqua dedans à pleine dent, il en fit deux bouchées. Il découpa ensuite les muscles des bras qui représentaient de bonnes portions de viande fraiche...

Après presque une semaine de jeune, Modamar venait de festoyer comme il n'avait pas eut l'occasion de le faire depuis longtemps. Loin de la ville et des regards indiscrets, il avait put prendre son temps, racler les os affin de ne laisser aucune portion de chaire sur les deux cadavres à présent réduits à l'état de squelette. Il se serait bien assoupi suite à un repas si copieux mais ses voix l'avaient alors attaqué sans ménagement. Quoi qu'il en soit il lui était de toute façon impossible de bouger. La nourriture ingurgitée le contraindrait surement à un ou deux jours de digestion, allongé dans la neige.

Modamar joua un moment avec le couteau, fit bouger son bras atrophier. se mit sur le flan, sur l'autre, nettoya le sang qui le recouvrait, se dessina des formes géométriques sur le bras avec le couteau, soupira, puis s'abima dans un long et pour le moins clos, dialogue avec ses consciences.

*Alors tu d'ennuis petit pourceau? Tu voudrais qu'on te tienne compagnie? Ba puisque c'est comme sa on va se taire
_Génial je vais pouvoir dormir
_Non en fait nous allons chanter
_J'adore la musique
_Mais nous chantons très mal!
_je suis sur que je chante encore plus mal que vous
_Nous le savons, il est plus qu'improbable que tu puisse accomplir mieux que nous une tache quelle qu'elle soit*

Sur ces mots les voix se mirent à entonner un chant d'une atroce laideur qui dura une nuit et un jour.

Modamar put se lever après une nuit de repos. Son ventre avait prit une courbe peut habituelle. Il sorti de l'abri formé par le charriot, la tempête s'était calmée, le ciel s'était même débarrassé des derniers nuages. Il s'étira, regarda un peu autour de lui, d'où il était on ne pouvait pas voir le campement. Il soupira et se mit lentement en marche.

Modamar fit une halte, il marchait depuis maintenant près de trois heures et son ventre était souffrant. Il désespérait de la lenteur tortionnaire à laquelle il était réduit par ses excès. La neige monotone et infinie reflétait les rayons timides d'un soleil terni. Habitué à l'ombre des tempêtes, ce peu de chaleur était un poids, un fardeau, de plus. Il transpirait tendis que sa peau blanche se teintait de rose. Il cuisait littéralement.
Une fois qu'il se sentit reposé, il se remit en marche. Le campement n'était plus si loin et on pouvait déjà observer les prémices d'une civilisation en pleine expansion. Ce garde manger, comme il aimait l'appeler, avait atteint une taille où les bases d'une organisation puissante devaient être posées depuis longtemps. La présence d'une hiérarchie et d'un ordre appelant à une stabilisation et un figement le dégoutait presque autant que la viande avariée. Il savait déjà que si jamais il séjournait là il s'insurgerait chaque jour contre l'ordre et oeuvrerait secrètement à l'annihilation de la hiérarchie. Tout son être refusait et exécrait cette perversion sournoise et cela malgré lui, c'était au dessus de son entendement, cela faisait parti de sa nature profonde et il n'était pas enclin à se renier au profit d'un ordre qui le détruirait à la première occasion. Car enfin même si toute sa vie n'était qu'un misérable calvaire, si il était monstrueux d'apparence et d'esprit, si il haïssait toutes les malédictions qui l'avaient entrainé dans cette situation si détestable, il s'aimait, il aimait son corps et sa façon de voir le monde qui l'entour, il aimait sa vie.

Il était à présent tout proche du campement. Son attention avait redoublée, il épiait chaque personne de son entourage avec une férocité presque paranoïaque. Il se faufila de tente en tente affin d'atteindre la sienne, qui heureusement était en périphérie. Il s'y engouffra et y resta terré en attendant la nuit.

+250xp

Super Rp, très bon personnage, enfin un vrai chaotique mauvais