Le départ

Sujet: Le départ Dim 21 Jan 2007 - 16:19

Alya acheva hâtivement la composition de son sac. Un peu de pains et d’eau, quelques habits, c’est tout ce dont elle avait besoins pour son dernier voyage. Elle referma les lanières et le jeta sur son épaule d’une manière si indélicate que s’en fut presque douloureux. Elle n’avait pas l’intention de revenir en ces lieux, la souffrance qui en émanait ne devait jamais faire partie intégrante de son agonie. Et même si la lâcheté et l’égoïsme l’y poussait cruellement, c’était l’amour qui en était le moteur principale ; son âme sœur ne devait jamais la voir mourir, elle ne pouvait être à l’origine d’une tel monstruosité. Or, avant de quitter ce beau monde, elle se devait d’accueillir la dépravation et la souillure de tel manière à ce qu’elle en oublis son propre nom, sa propre histoire. C’était préférable. Sa mort ne serait ni physique ni contraint, elle ne se suiciderait pas au sens strict du terme, non, sa mort serait purement abstrait, une simple perte cérébrale…

Elle s'installa au bureau de son maris et entrepris de sortir de ses tréfonds un petits sac de fleur de sang…Cette plante à l’odeur ferreux et aux couleurs pourpres avaient été jadis à l’origine d’un trafique incommensurable qui n’avait pas épargné la misérable vie de milliers d’homme et de femme. Prit en poudre, cette fleur octroyait à son acquéreur une confiance et une défonce à la hauteur du prix à laquelle elle était vendue. Alya déposa quelques une de ses pétales dans sa mains et s’enquit de ranger le reste dans une poche de sa robe. Ensuite, écrasant le fruit de ses larcins dans le coffre royal, elle ingéra la dîtes drogue.

Un battement de cil, une battement de cœur, la sensation fut immédiate. Plus tard, quand elle se réveillerait à des kilomètres de Néolias, elle regretterait son acte, mais pour l’heure, le plaisir fut quasi divin. Tout ce qu’elle avait vécut de malheureux avait disparut de sa mémoire, et son mari ne la faisait maintenant plus souffrir.

Elle se releva difficilement et embrassa de la main Mininus Master, ensuite, titubant machinalement, elle sortit de la chambre en direction de la grande forêt qui l’entourait…

Sur le bureau se trouvait désormais une lettre...

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