Les chroniques d'Histrion

*Voici donc Néolias, ville nouvelle, berceau de renaissance et de coexistence, dernier bastion de l'entente des peuples. Je sens que je me plairais ici, et peut-être qu'enfin l'abomination de la guerre de me forcera plus à errer dans tous les coins de garkam.*

Histrion était encore dans les monts quand il avait vu la ville pour la première fois, il avait entendu parler de Néolias il y avait fort longtemps déjà et jamais il n'avait réellement prit la décision de s'y rendre. Mais finalement, le cataclysme avait changé tant de chose et il se pouvait tout à fait qu'il trouve ici ce qu'il cherchait.

Le premier lieux qu'il rencontra, légèrement excentré des murailles et visiblement libre d'accès à tous et particulièrement à toute sorte de bêtes sauvages était une vaste étendue de terre boueuse et parsemée de touffes d'herbe. Cette terre aurait put être cultivée pensa-t-il, elle l'avait peut-être été fut un temps et il ne comprenait pas maintenant pourquoi on osait laisser en friche un seule morceau de terre qui put être fertile. Néolias était donc si riche qu'elle pouvait se permettre de laisser aux bêtes une terre que les glaces ne rongeaient dans ce climat de froid intense?

Il se baissa lentement et saisit entre ses doigts une motte de terre. Elle était froide et il le ressentait même au travers du cuir de son gant. Il l'effrita et laissa la poussière retourner au sol. Ce n'était pas une très bonne terre certes mais c'était déjà ça. Si il avait put rencontré un tel endroit durant ses voyages il s'y serait peut-être installé.

Il examina ensuite les animaux qui étaient là, c'était des bêtes fragiles et chétives, mais cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas vu d'animaux en liberté. Il en approcha un groupe, constata qu'ils n'avaient pas peur de lui et en conclut qu'ils étaient habitué à cette présence parfois si cruel des hommes. Il porta à nouveau son regard sur la ville, elle qui s'élevait derrière ses remparts et semblait respirer la tranquillité... Puis il distingua une silhouette un peu plus loin, un homme. Histrion hésita un instant puis alla a sa rencontre.

*Eh bien voilà un bien étrange personnage, quelle trouble de la conscience peut bien pousser un homme à être si renfermé et axé sur la défensive?*

Quand Isaac s'était retourné et qu'une flamme était apparue en guise d'avertissement dans sa paume tendue, Histrion s'était immédiatement stoppé et s'était tenu un instant silencieux à cette distance du personnage.

*Voilà donc un magicien, un de ces personnages qui cultivent l'esprit parfois au point d'en oublier le soin du corps et que l'on retrouve sous la forme de croutons dans les bibliothèques.*

Il eut un sourire franc et amusé mais imperceptible derrière son écharpe et son chapeau obscurcissant son visage. Il n'était pas même possible que l'on perçoive le plissement de ses yeux ou une ride se creusant le long de ses joues.

"Abaissez donc votre main, pyromage, je ne vous espionne pas et n'ai pas la moindre animosité à votre égard!"

Ben moshe Isaac, un nom aux consonances exotiques qui ne lui disaient absolument rien, ce n'était ni elfe, du moins pas de là où il venait, ni tenant des tribues qu'il avait rencontré. Peut-être le monde était-il plus vaste encore que ce que les cartes qu'il avait vu dans sa jeunesse lui avait enseigné. Des cartes dont il ne se souvenait pas même les formes, sinon la coloratium ocre apparue avec le temps et les craquelures qui parcouraient parfois le parchemin.

Histrion se détendit intérieurement quand il vit l'homme devenir plus amicale, si son apparence extérieur n'avait put traduire un léger instant de tension, il n'en était pas moins prêt à saisir sa lance... lance dont il devait avouer ne s'être plus servit depuis longtemps... si longtemps... saurait-il encore dégainer l'arme et attaquer dans le même temps selon la feint qu'Epiméthé lui avait enseigné durant sa toute jeunesse et qui lui avait apporté tant de victoires? Savait-il seulement encore maintenir l'arme assez fermement pour embrocher un ennemi chargeant sur lui? Le doute s'était subitement installé dans son esprit mais cela n'était en fait pas si important.

"Je suis un voyageur... Appelez moi Histrion!"

Il fit quelques pas en direction d'Isaac se rapprochant légèrement mais n'eut pas l'initiative de lui serré la main. Son attitude n'en était pas moins emprunte de respect et il rendrait un salut si toutefois on lui en adressait un. Cela faisait des années qu'il n'accordait plus de réel importance à ce genre de courtoisie.

"Ainsi mes estimations ne me trompaient pas en m'indiquant que cette ville était la désormais célèbre Néolias."

Il se tut subitement laissant planer dans l'air froid le nom de la ville miraculée. Aligner avec une forme convenables ces mots pourtant simples était devenu un acte difficile pour lui. Il lui semblait qu'il redécouvrait le son même de sa voix et il n'osait pas formuler de phrase trop longues.

"On m'a tant fait d'éloges de cette ville..."

Les anciennes citées opulentes, cette référence réveilla un souvenir amère dans sa mémoire, cet Isaac n'avait peut-être pas vécu dans les cité que lui Histrion avait connu mais il avait très bien put-être un de ces bourreaux qui n'hésitaient pas à mettre corps et âmes dans la traques de quelques innocents pour leur naissance irrégulière. Il pouvait très bien être de ceux qui voulaient les génocides, les guerres entre elfes et humains qu'il avait connu et qui voyaient la puissance des grandes villes de la même façon que ceux qui avaient fait tuer son père. Cela-dit il chassa bien vite de tels supositions, il ne voulait pas revivre encore ces images, sa mère... mère... Epiméthé.

Mais il avait beau repousser ces macabres pensées, Isaac ne cessait de revenir à cette vision simplette du monde, un monde basé sur l'argent où l'on pouvait se battre pour des ronds jaune car ceux ci étaient synonyme de pouvoir et la mort revenait plusieurs fois dans ces mots et plus Histrion ressasserait ce qu'il avait dit, plus il déprécierait l'image d'Isaac et il n'avait nul envi de voir des ennemis alors qu'il n'était pas même entré dans la ville.

De plus cet homme devait ignorer que Néolias était la seule véritable ville mixte connue à des centaines de lieu à la ronde, que même par delà les montagnes Néolias résonne comme l'annonce d'une terre promise et que les réfugié qui cherchent un abris, près de deux ans après le cataclysme affluaient encore vers la cité.
Si cependant comme il le prétendait, la mort y était aussi présente, Histrion ne pourrait sans doute pas y rester très longtemps, il n'aurait qu'à reprendre la route après avoir été confronté à de nouvelles atrocités et non pas qu'il ne le supporta pas, il était tout simplement las de voir l'injustice s'élever impunément en maitresse quasi absolue dés que les hommes avaient du pouvoir.

"Humpf, voilà une vision bien pessimiste... Si vous dites vrai, alors je me sens déjà très fatigué..."

Mais tendis que ses mot se perdaient dans une bourrasque, un appel s'éleva, un appel nouveau, les cloches, les cors, néolias hurlait une nouvelle douleur. L'ennemi était donc apparut, Histrion fit volte face, non ils ne venait pas de là mais de l'autre coté. Les armées faisaient déjà le tour de la ville, encerclaient les murailles et si l'assaut n'avait pas véritablement commencé, c'était une affaire de minutes.

"cela ne me dit rien qui vaille"

alors sans plus porter le moindre regard à Isaac, il courut vers la porte la plus proche, ils défendrait cette ville comme il le pourrait, malgré sa promesse. Isaac lui emboita la pas.