Jinh venait d'arriver à néolias. Son expédition dans le sud, à son grand regret s'était finit bien plus tôt que prévu et dans d'atroce conditions. En fait tout avait commencé avec l'apparition de ces bandes sombres à l'horizon, serpentant au dessus d'une chaine de montagne, et petit à petit le phénomène s'était propagé avec une certaine lenteur, assombrissant les pleines et traçant sur les étendues de neiges des formes fantasmagoriques pour le moins troublante. Son groupe avait été prit de frayeurs, les membres se disputaient sur la marche à suivre, les uns conseillaient de fuir vers l'Est à l'opposé du phénomène, les autres voulaient rallier Néolias, finalement c'est ce qu'ils avaient fait dans un désordre monumental. Puis finalement cette embuscade...
Alors que l'homme entrait dans Néolias il comprit à la vue des attroupements d'aventuriers dépités qu'il n'était pas le seul à être rentré prématurément de son excursion et après reconsidérassions il jugea qu'il avait bien fait. Les bandes noires dans le ciel s'étaient encore développées et bien qu'elles ne cachaient pas les rayons de soleil on craignait déjà le sinistre présage qu'elles représentaient.
De partout dans les rues in habituellement pleines on croisait des patrouilles de soldats en armure, les bannières de Néolias avaient été sorties et ornaient à présent chaque coin de rue. De grands braséros avaient également étés dressés aux carrefours important et on pouvait y voir des orateurs expliquer aux passants la cause des perturbations que l'on voyait sur la voute céleste.
Poussé par une inquiétude mêlée d'impatience, il traversa un boulevard, croisa un groupe de mendiants à qui plutôt que de donner du pain on offrait une épée et pressa alors encore le pas. Il bousculait sur son passage de simples néoliens sortis les yeux rivés vers les cieux avec une expression d'anxiété, des gardes dont l'armure et l'armement semblait particulièrement reluisant.
Pour la première fois depuis longtemps il pouvait observer les pavés dans la rue, la neige piétinée avait prit une couleur beige et se trouvait parfois accumulé dans un coin, le tout était sale, presque boueux. Le constat fut le même arrivé sur la grande place de Néolias, mais ce sol si inhabituel ne fut pas la première chose à le frapper.
On avait allumés plusieurs feu au milieu de la place, les soldats défilaient en troupe d'une vingtaine d'individus, suivant les ordre aboyés par un haut gradé. Un peu plus loin quelques manants s'exerçaient à effectuer les mouvement de base à l'épée où à manier l'arc. Il fut surprit de ne trouver presque personne d'inactif, qui se contentait d'observer les déplacements de troupe, chacun semblait avoir une tâche. Il remarqua soudainement dans un coin un atelier de menuiserie monté en plein aire où une dizaine de personnages semblaient afféré à une activité d'une importance capitale, d'un autre coté une estrade avait été montée et un Orateur appelait les citoyens à s'engager dans l'armée. On pouvait observer une file de personnages attendant leur conscription.
Néolias était donc à nouveau en guerre? Contre qui?
Et comme pour satisfaire ses interrogations le son strident de plusieurs cuivres vint rappeler son attention sur le palais de Néolias. Une délégation venait de sortir par l'imposante porte principale. Subitement tous les soldats se mirent en formation au garde à vous et bientôt la foule afflua dans la grande place, entourant les buchers et levant les yeux vers les quelques hautes tours du Palais et cela bien que l'homme qui attendait le silence pour commencer à parler fut juste en face d'eux.
Les cuivres se turent et d'un même mouvement la foule entassée fit de même. Une voix force et rauque s'éleva quelque part devant lui. Il ne voyait pas, coincé entre un immense personnage mal odorant et un groupe d'elfes paré de leurs traditionnelles tenues de chasse.
"Peuples de Néolias!"
Et alors que ces quelques mots résonnaient avec une force singulière, les derniers échos parasites éparses disparurent et on sut que chacun avait l'attention braqué sur ce qui allait suivre.
"Peuples de Néolias! Ce que vous voyez dans notre ciel aujourd'hui torturé, ce qui vous a tous rappelé en notre sainte patrie et qui justifie l'état de notre grande cité, ceci est la marque d'un démon!"
Un frisson parcourut l'assemblé mais l'homme qui parlait ne le laissa pas se propager.
"Nous devrons lutter peuple Néolias! Nous devrons nous battre, au péril de nos vie, mais c'est la condition, l'ultime condition qui garantira notre liberté à tous et notre bonheur futur! Ce qui vient vers nous, nul ne sait de quoi il s'agit réellement, nul ne sait si nous aurons la force de le combattre et de le repousser! Ce qui vient en veut à chacun de nous et nul ne trouvera le répit, nul ne trouvera un foyer sur tant que ces créatures foulerons Garkam! Peuples de Garkam! Néolias ne tombera pas! Gloire et Honneur!"
Dans une même voix, emplissant la place avec une puissance aveugle la foulle entière s'ébranlant en une même prose épique les mots furent répétés.
"Gloire et Honneur, Gloire et Honneur!"
"Néolias ne tombera pas! reprit l'orateur appaisant d'un geste la tempête. Néolias est entre de bonnes mains! Des mains nouvelles et salvatrices qui conduiront chacun d'entre nous à la victoire! Des mains malheureusement qui ne sont plus celle de notre bien aimé Roi! Mes Amis, Minimus Master ne peut plus gouverner avec la sagesse qu'il nous dispensait autrefois! La mort de sa femme, sa majesté Alya et depuis la disparition de ses deux, notre Roi se morfond dans le chagrin! Pour aller à la victoire, Néolias a besoins d'un gouvernement fort! Néolias à besoin qu'on s'occupe d'elle, qu'on la chérisse, qu'on la mène vers la gloire et la puissance! Pour cela peuples de Néolias, affin de garantir votre sécurité et votre liberté, trois consuls ont prit place sur le trône! Ce triumvirat est notre avenir et notre nouvelle force! Gloire et honneur aux sir Bogard Vincieux, sir Jace Beleren, et enfin le sir Chandra Nalaar! Gloire et Honneur!"
A nouveaux la clameur s'éleva de la foule, toujours avec la même conviction, la même confiance imperturbable.
"A présent, peuples de Néolias, préparez vous à la guerre, préparez vous au sang, à la souffrance et préparez vous à la mort! Oui préparez vous, prenez les armes, préparez vous à défendre Néolias, car vous seuls pouvez nous apporter la victoire! Vous seuls pouvez sauver Néolias de la Destruction! Mais chacun d'entre vous qui tombera au combat portera avec lui la fureur de notre cité et sera une plaie pour nos ennemis et la gloire vous accompagnera vous et vos descendants pour les siècles à venir! Préparez vous donc à être le fer de lance qui terrassera notre ennemis! PEUPLES DE NEOLIAS! GLOIRE ET HONNEUR! GLOIRE ET HONNEUR!"
La litanie s'éleva de la place centrale, et gagna progressivement tout Néolias. A présent l'orateur hurlait avec le peuple, répétait avec le même entrain les trois mots sacrés. Et bientôt on ne put même plus distinguer les paroles dans le brouhaha qui ébranlait la cité. Les cris de guerre se répercutaient de partout, se rependait dans les rues maintenant bondées, gagnait les aventuriers massés à la porte principale qui hurlaient à leur tour avec les gardes et les paysans qui se trouvaient non loin.
Un peu plus tard la place s'était vidée et il semblait que chacun était retourné à son activité primaire, l'excitation avait gagné les habitants qui n'attendait plus que l'heure de l'affrontement, cet instant de vérité où les plus braves prouveraient leur valeur et où se jouerait l'avenir de Néolias. On ne semblait pas appréhender le combats, bien que personne ne sache encore qui serait l'ennemi, mais celui-ci ne faisait plus peur, celui-ci était devenu une abomination, une déjection qui serait éliminée pour le bien de Garkam. Personne ne se doutait encore de ce qu'il pourrait advenir, mais chacun l'attendait car chacun était confiant.
Jinh lui était exténué. A peine était-il arrivé qu'il avait été confronté à tout cela et d'un seul coup le temps où une paix paisible régnait encore sur Néolias lui semblait si lointain, comme s'il n'était plus qu'une image floue dans sa conscience, une utopie, une légende, un mythe, un âge d'or malgré le froid et la neige. A partir d'aujourd'hui ce qui tomberait du ciel ne serait plus ces innocents flocons blancs et éphémères.
Les quelques jours suivant auraient dut être très reposants, restaurateurs. Il aurait dut retrouver une certaine forme, mais la vue constante des rues sales, sans cesse piétinées par des masses inhabituelles de passants, ces brasiers que l'on laissait allumé même en plein jour et ces soldats sans cesse plus nombreux qu'il croisait un peu de partout, tout cela l'inquiétait, le troublait. Il décida de s'enrôler, sentant que la ville aurait besoin de toutes les forces possibles. Le patriotisme n'avait jamais été son fort mais il savait que l'unité de Néolias ferait sans doute sa survie. Jinh avait toujours plus ou moins sut se battre, son expérience d'aventurier faisait de lui un éclaireur de qualité, il maniait aussi bien l'arc que l'épeé et avait été affecté à un groupe de reconnaissance qui partait vers les montagnes dans l'espoir de découvrir quelque chose. Il s'avérait que personne ne savait exactement d'où viendrait l'attaque, personne n'arrivait même à se mettre d'accord sur le lieux d'origine des trainées noires qui chaque jour se faisaient plus oppressantes.
Le groupe avançait avec une rapidité que jinh n'avait connu qu'avec les meilleurs éléments qu'il ait put rencontré durant sa vie d'aventurier. Ils étaient partis un matin, avaient marché au pas de course, traversant les pleines gelées et au soir commençaient à atteindre quelques hauteurs. Là ils firent une halte. Ils avaient une vision excellente de la pleine, Néolias semblait paisible dans son écrin immaculé et pourtant, ils savaient quel agitation prenait la ville. De là ils n'avaient encore aucun signe d'une armée ennemi. Pas plus le lendemain matin, aussi ils grimpèrent encore un peu.
Le poste d'observation fut monté au sommet d'une falaise qui surplombait toute la pleine et donnait une vision d'ensemble plus que satisfaisante. Un dispositif avec des miroirs permettait de prévenir instantanément Néolias, c'était à peu près le seul équipement lourd qu'ils avaient emporté, avec trois tentes et quelques armes.
Le troisième jour de garde, ou plutôt la troisième nuit, tendis que Jinh ne dormait que d'un oeil, un sifflement attira son oreille, puis un cris. Il se mit sur ses jambe en un instant, tirant la petite couverture qu'il avait sur lui et dégainant une épée courte dont il ne s'était pas même séparé pour dormir. Deux compagnons autour de lui avaient eut la même initiative, puis Bidre pénétra en hurlant dans la tentes, ses mains imbibées d'un liquide sombre dont on pouvait deviner qu'il s'agissait de sang.
"Ils ont eut hugo, les enfoirés, ils sont là!"
Plusieurs autres sifflements retentirent, déchirant la toile de la tente, des flèches se plantèrent autour d'eux. L'homme qui était juste à coté de Jinh s'écroula dans un râle sonore tendis que tous les autres s'extirpaient de la tente dans un désordre complet. Une flèche toucha Bidre à la gorge, une autre se planta dans son dos et il s'écroula. D'autres hommes sortaient également des autres tentes et subissaient pour la plupart le même sort. Deux d'entre eux se ruèrent sur le miroir pour déclencher l'alerte, alors une troupe d'orc sortit d'un bosquet non loin alors qu'une nouvelle volée de flèche s'écrasait autour d'eux. Jinh ne perçut que le bruit mat de leurs cadavres s'étalant au sol. Il avait lâché son épée et s'était couvert de sa couverture. Il rampait à présent dans une tentative désespérée pour fuir. Et soudain il comprit qu'on l'avait repéré, une nouvelle flèche vint clouer son abris au sol alors il s'en sépara et sans accorder le moindre regard à la véritable armée qui, à présent, avait prit place au sommet de la colline, il sauta du haut de la falaise.
Le choc fut terrible. Sa chute avait été amortie par près d'un mètre de neige mais il avait nettement sentit ses os se briser. Lesquels, il n'en savait rien, et la douleur qui à présent avait prit possession de son corps était sur le point de l' anéantir. Puis il repensa au discours de l'orateur sur la grande place de Néolias, il repensa à cette ville qui allait probablement subir le même sort que leur troupe, alors il réunit toute sa volonté. Ses muscles déchirés semblait ne pas vouloir lui obéir mais il fit taire sa douleur, il se redressa avec une infinie lenteur. Il devait prévenir Néolias. Son pied se décolla du sol, et se posa quelques centimètres plus loin. Il vacillait, il vacillait mais chaque seconde resté debout gonflait son courage et lui rendait de ses forces. Il fit un autre pas, puis un autre, puis... une flèche traversa son thorax, une autre arracha ce qu'il lui restait de mollet, une troisième vint se ficher dans sa gorge. Il sentit le gout du sang dans sa bouche et à nouveau il chuta et Il ne sentit pas les dizaines d'autre flèches qui se plantèrent dans son cadavre.
L'annonce de l'arrivée de l'armée ennemie fut clamée le lendemain matin, au levé. On avait immédiatement sonné le branle bas de combat mais il semblait que c'était déjà un peu tard. Une charge puissante s'était déjà élancée sur la plaine et les premiers rayons de soleil dévoilaient une étendue noircie par d'innombrables troupes dont il semblaient qu'elle s'étendaient jusqu'aux monts. En première ligne on distinguait déjà les peau vertes des orcs qui chargeaient, unis sous une bannière inconnue et hurlant comme des bêtes. Derrière eux il était encore impossible de distinguer quelles créatures s'apprêtaient également à déferler sur Néolias, mais déjà, aux battements désordonnés de leur attaque on se demandait s'il y aurait des survivants pour conter la chute de Néolias.
Sujet: Introduction à la V4, les péripéties de Jinh 
